En ce lundi 30 novembre doux et orageux, les Haleurs font une halte à Grignan, au cœur de la Drôme provençale, sur les pas de Philippe Jaccottet, décédé le 24 février 2021.
Le poète est enterré au cimetière communal. Sur une ancienne tombe sculptée proche de l’entrée, il est inscrit sobrement son nom.
Né en Suisse romande, dans le canton de Vaud, Philippe Jaccottet s’était installé à l’écart des milieux littéraires parisiens, à Grignan, au cœur de la ville ancienne, dans la pente de la rue de la Glacière, avec son épouse Anne-Marie, en 1953.
Il y avait découvert des paysages naturels fascinants devenus au fil de ses marches, de ses rêveries et de ses contemplations, un « terrain » de création poétique.
C’est à Grignan qu’il effectuera nombre de ses traductions (Musil, Hölderlin, Ungaretti, Rilke…) et qu’il écrira la majeure partie de son œuvre en vers et en prose.
Avec émotion, l’on découvre les abords de cette maison dans laquelle Philippe Jaccottet avait accordé également nombre d’entretiens radiophoniques et télévisés ; en particulier celui enregistré en 1975 pour l’émission de la R.T.S. En personne, où l’on découvre un portrait intime et touchant du poète dont l’œuvre est l'une des plus marquantes du XXe siècle.
"L'ouvrage d'un regard d'heure en heure affaibli n'est pas plus de rêver que de former des pleurs, mais de veiller comme un berger et d'appeler tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort." (Extrait de L'Ignorant, "Le travail du poète", 1958.)
Les Haleurs